A.A.E.P.G. LA GOUESNIÈRE

A.A.E.P.G. LA GOUESNIÈRE

L'église

     En 1325, dans son testament, le seigneur Jean GOYON (marié à Jeanne de MAURE, dame de Bonaban) choisit sa sépulture dans l'église, à gauche de l'autel, et ordonne à sa mort l'édification d'une chapelle.


   Jadis, l'église possédait l'enfeu (tombe encastrée dans l'épaisseur du mur d'un édifice religieux) des seigneurs de la Gouesnière et les armes des seigneurs de Bonaban décoraient les vitraux de l'église.
    
 

    En 1660, Thomas PORÉE du PARC, seigneur de La Gouesnière, chanoine de St Malo et de Rennes, se voit accorder par l'évêque le droit de la réédifier et de l'agrandir « à ses frais ». La « nouvelle » église (34 m de long x 8 de large) est consacrée le 31 août 1664 et dédiée à Notre-Dame. La célébration est faite par Mgr de VILLEMONTÉE, évêque de St Malo.
 

   Anecdote sur Mgr de Villemontée : 

François de Villemontée (1598/1670), chevalier, seigneur de Montaiguillon et de Villenaux, devint conseiller au Parlement de Paris en 1620.
Le 12 septembre 1624,
il épousa Philippine de la Barre, issue d'une ancienne maison de Flandre, dont il eut plusieurs enfants.
Louis XIII le nomma Conseiller d'Etat en 1626 et il fut promu Intendant de justice, police, finances et marine en Poitou, Aunis, Saintonge et Angoumois.
Pour récompense de ses bons et loyaux services, en juillet 1649, sa terre de Montaiguillon fut érigée en marquisat.

 Ruiné, il se sépara de sa femme, entra dans l'état ecclésiastique et se fit prêtre. (sa femme se retira alors dans divers couvents de Paris et Saint-Malo).

Il fut nommé par Louis XIV, évêque de Saint-Malo le 27 mai 1658 et se distingua particulièrement dans la lutte contre le Jansénisme.
Appelé dans la capitale pour les affaires de son évêché, il y mourut en octobre 1670.

   L'église comporte un vaisseau et suit un plan en croix latine avec un chevet plat. Le clocher-porche, situé au départ en haut de la nef, est reconstruit au bas de la nef au XIXe siècle. En 1868 est décidée la construction du massif occidental et de la tour actuelle. 

 

 

   L'église de La Gouesnière conserve plusieurs œuvres de qualité datant pour l'essentiel des XVIIe et XVIIIe siècles. 

   Oeuvre incontournable de cet édifice du XVIIe, remanié au XIXe siècle, le retable du maître-autel, en tuffeau d'Anjou et marbre noir, est une réalisation de l'architecte François II HOUDAULT DUFRESNE et du sculpteur BIARDEAU, complétée par des statues en terre cuite de François DELABARRE, sculpteur du Roi (acte notarié de 1662 devant P. LEGRAND, notaire royal à St Malo). Il appartient à la famille des retables lavallois.

 


Les
armes que l'ont aperçoit dans les parties supérieures sont celles de PÉPIN du BIGNON, seigneur de Bonaban

 

(D’azur, à un chevron componné de sept pièces, trois d’argent et quatre de gueules, et accompagné de trois pommes de pin d’or, posées deux en chef, et l’autre en pointe), et à gauche celles de l'évêque de VILLEMONTÉE

 

(D'azur au chef denché d'or, chargé d'un lion léopardé de sable, lampassé et armé de gueules). Les couleurs sont ici inversées ... 
 
     Les statues en terre cuite sont d'une grande qualité, que ce soit les anges, comme tenant en équilibre instable sur les corniches, ou Saint Michel, au visage extrêmement féminin.


Comme il était fréquent que le donateur honore son saint patronymique, une statue de St Thomas a été érigée. 

 

   Le tableau du maître-autel, représentant l'Assomption, s'inspire très librement d'une toile de Philippe de CHAMPAIGNE, conservée au musée de Grenoble. Monseigneur de VILLEMONTÉE, évêque de Saint-Malo, est représenté agenouillé.

 

 La qualité de la peinture, allié à la qualité de réalisation du retable et des statues, font du maître-autel une oeuvre de qualité, classée en 1906 au titre des monuments historiques. 

    L'autel, en forme de tombeau (comme le note le recteur dans le registre des décès de 1780) a été placé le 07 août 1780.

Au centre un petit miroir ovoïde, derrière lequel se trouve une boîte en plomb avec des reliques.

   Dans le choeur, en partie cachée par les stalles, une
dalle funéraire est visible. Il est dit dans de nombreux ouvrages qu'il s'agit du tombeau de François PÉPIN, inhumé en ce lieu le 25 juillet 1679... mais celui-ci a été enterré dans l'église de Bonaban ! Il serait plus probable qu'il s'agisse de la tombe de Julien PHÉLIPPOT, recteur pendant 46 ans de 1623 à sa mort le 14.01.1669. C'est lui qui ouvrit le 1er registre des naissances en 1624 suivi plus tard de ceux des mariages et des sépultures et qui effectua deux recensements de la population... (la description du lieu d'inhumation dans le registre des sépultures de 1669, correspond exactement à l'emplacement de ce tombeau).

 


 

   Les retables latéraux, bien que plus tardifs (1771), sont eux aussi de qualité : identiques, ils reçoivent dans leur niche centrale des statues en marbre réalisées par le sculpteur gênois Francesco-Maria SCHIAFFINO (1689/1765). 

Les statues ont été placées le 10 janvier 1774 après donation par les LE FER de la SAUDRE et portent, en socle, leurs armes 

 « échiqueté de gueules et d'or » et celles de Hélène LE GRAND de VERGONCEY « d'argent à la bande de gueules, au chef d'azur », veuve de Pierre LE FER.

 

   C'est sans doute à cette époque que les deux chapelles sont renommées : la chapelle sud, dédiée à l'origine à St Fiacre (la fête de la Gouesnière avait lieu le 30 août, jour de la St Fiacre) devient chapelle du Rosaire  et celle orientée au nord, prend le nom de St François d'Assise (prénom du nouveau seigneur) à la place de St Jean-Baptiste.

   La chapelle placée au fond de l'église renferme les
fonts baptismaux. Il s'agit de fonts en marbre veiné rouge, poli (identique aux bénitiers).
 

 

   Les confessionnaux, en chêne teint, découpé, mouluré, au décor rapporté, datent de 1784. 

 

   

   La chaire à prêcher, sans ornementation, ni décor rapporté, d'une grande simplicité mais présentant un bel assemblage des bois, a été réalisée en 1785 par Etienne LESNÉ, menuisier à Saint-Malo.


 (recherche photo de la chaire pour publication. Faire offre, merci !)

   Sous la chaire était placée une petite porte (encore visible à l'extérieur) réservée au seigneur.



   Les bénitiers, en marbre, veiné rouge, poli, sont de 1786.

 

 


    La tribune date de 1786 mais fut agrandie vers 1870. C'est aussi en 1870 que la nouvelle tour (elle culmine à 35 m) fut érigée à l'initiative du comte Henry de KERGARIOU (remaniée en 1875 et 1925 notamment).
 

  

   Vitraux : l'un, qui se trouve dans la chapelle des fonts, représente le baptême du Christ et a été réalisé par l'atelier de Tours, Louis LOBIN en 1870.

 


    Parmi les nombreuses statues et tableaux notons celle de Jeanne d'Arc, en marbre blanc, signée par le sculpteur Charles DESVERGNES (1860/1929).

 

  

   Plusieurs pièces d'orfèvrerie sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques (ISMH).
 

   Les cloches :
Deux aujourd'hui « Marie-Jeanne » (parrain et marraine : M. de la MOTTE GRANT et Mme HOUITTE) et « Léocadie Thomase » (parrain et marraine : M. HOUITTE et Mme HARRINGTON LE FER). Elles ont été fondues (en même temps que celles des églises de Miniac et St Coulomb) dans le « haut de la Rabine » de La Grand' Cour le 23 juin 1806 lors d'une grande cérémonie. Elles résultent de la fonderie des anciennes cloches (dont « Lydie » datant de 1723) et de celle provenant de l'église de Bonaban.

Anecdote : Autrefois il était d'usage de sonner les cloches pour faire … fuir l'orage. En fait, ça attirait la foudre !

En 1843, le maire dû prendre un arrêté interdisant de sonner les cloches en cas d'orage.

    

   Les Prêtres :
Deux tableaux avec tous les noms des prêtres ont été réalisés.

 


Parmi tous les prêtres connus ayant exercé à la paroisse quatre, au moins,  en étaient originaires :

- Guillaume GOUIN (1591/1618)
- Henry LEMARCHAND (1669/1672) dont le frère était sieur de Rocabey ;
- Jean MOULIN (1683/1692) qui signait « prêtre indigne »
- Pierre RENOUL (1745/1769)

   Nombreux ont été ceux inhumés dans l'église (comme il était aussi de tradition pour les notables et autres personnages importants de la paroisse) jusqu'à l'interdiction de 1758 (1775 pour l'ensemble du Royaume). Malgré tout, Auguste FEUILLET, recteur de 1866 à 1888 est inhumé dans la chapelle des fonts baptismaux (+ 23.12.1893 à son domicile du "Poulier").

 

 

sources : "La Gouesnière et Bonaban" de Jh Viel ; le site www.patrimoine.region-bretagne.fr ; Registres paroissiaux (A.D. 35) ; Wikipedia

photos : 1, 2, 5, 6, 10 Nolwenn ; 3, 4, 7, 8, 9, 11, 12 à 19 L.P.   



17/09/2012
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