A.A.E.P.G. LA GOUESNIÈRE

A.A.E.P.G. LA GOUESNIÈRE

Bombardement américain du 28 juillet 1944

 

   Il est environ 16 heures, en ce 28 juillet 1944, monsieur Cossonnière arrache des pommes de terre dans un des champs des Vignes, près du Bois Renou. Son épouse et ses filles,  Jeannine et Annick, âgées respectivement de 12 et 6 ans, vont à sa rencontre afin de lui apporter une collation.

  Peu à peu, elles entendent le vrombissement de plusieurs avions. Quelques instants après, des explosions déchirent la quiétude de cette journée estivale consacrée au labeur. Madame Cossonnière est tuée sur le coup par un éclat de bombe. Le souffle a projeté Jeannine à sept ou huit mètres, sous un arbre. Choquée, elle réussit à se relever, se dirige vers sa petite sœur et lui montre son bras droit qui est presque sectionné. La plaie très profonde saigne assez peu car les vaisseaux ont sans doute été cautérisés par la chaleur de l’éclat. Annick  qui est heureusement indemne se met à pleurer et madame Pinçon, une voisine, appelle à l’aide. 
   Jeannine décide de rentrer à la maison, en tenant son bras avec sa main valide…

   Un voisin âgé d’une trentaine d’années, réfugié du Nord de la France, lui prodigue les premiers soins en lui faisant un garrot. Allongée sur son lit, elle attend jusqu’à 19 heures qu’on puisse la conduire à l’hôpital de Saint-Servan. Monsieur Joseph Baudouin , ancien combattant de la guerre 1914-1918 , est l’un des ambulanciers volontaires de La Gouesnière. Il transporte la jeune blessée dans sa charrette. C’est ainsi que  Jeannine arrive enfin à l’hôpital du Rosais, dans la  soirée… Un chirurgien procède à l’amputation du bras terriblement mutilé.

   Le bombardement a fait d’autres victimes. Madame Moreau  travaillait avec sa fille, de l’autre côté du Bois Renou. La jeune fille, âgée de 12 ans, a perdu la vie tandis que sa mère a été grièvement blessée à un bras. Dramatique coïncidence… Au même moment, un ancien combattant de la 1ère guerre mondiale qui séjournait au château de Bonaban a lui aussi été tué. Le bilan du bombardement du 28 juillet 1944 a donc été de trois morts et plusieurs blessés graves.

   Quelques jours après le drame, le 6 août, un obus allemand détruit la maison de la famille Cossonnière. Le père et la plus jeune de ses filles sont recueillis par la grand-mère paternelle au village de Laval. Dans les semaines qui ont suivi, la maison a été pillée…

 

Gérard Sorre, d'après le témoignage oral de Mme Jeannine Maurice-Cossonnière 

 

   C'est ce même jour - le dimanche 06 août 1944 - que la commune est libérée par l'Armée Américaine et que Pierre Lhôte, 61 ans, est tué à 10h30 devant son domicile au village du Haut-Chemin.




18/12/2010
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